Logiciels libres & Diabète

2020-08-06 - Écrit par Guillaume Charest

Depuis la sortie du Nexus One de Google, j’ai eu presque exclusivement des téléphones Android, avec de très courts essais de certains modèles de iPhones. Lorsque mes deux aînés ont été diagnostiqués avec le diabète de type 1, j’ai dû revoir mon allégeance au système d’opération de Google.

Bon, je dois dire que le terme “allégeance” est un peu fort mais disons que j’ai longtemps préféré la grande flexibilité que Android offrait au niveau de la personnalisation de l’expérience.

Android étant à la base un projet de logiciel libre, de nombreuses compagnies de cellulaires et de développement de logiciels ont saisi l’occasion pour introduire des interfaces et des applications très variées, diversifiant ainsi l’expérience utilisateur. De plus, le niveau de contrôle possible avec cette plateforme est très avancé, permettant de faire des changements au niveau du système d’opérations qui n’est pas possible avec un appareil iOS. Puis, comme Apple a longtemps gardé un contrôle très serré sur les actions permises entre les applications sur les iPhones, il était parfois difficile d’arriver à faire exactement les mêmes opérations que sur un appareil Android, comme choisir avec qu’elle application recevoir et envoyer des courriels. C’est donc en grande partie pourquoi je suis longtemps resté avec des appareils propulsés avec le système d’opération de Google. À noter que je m’en suis principalement tenu aux appareils “vanille”, n’ayant pas d’interfaces développées par les fabricants tels Samsung, HTC, Motorola, etc. Ce faisant, j’avais l’expérience conçue par Google et les mises à jour rapides permettant d’avoir les toutes nouvelles fonctionnalités ou de fixer des problèmes dès que possible.

Cependant, lorsque mes fils ont commencé à utiliser le système de surveillance du glucose en continue (SGC) Dexcom G6, nous avons préféré aller avec des téléphones intelligents plutôt que le simple moniteur Bluetooth car nous voulions pouvoir suivre leur glycémie même s’ils n’étaient pas avec nous.

Au début, j’avais planifié réutiliser de vieux appareils Android mais je me suis rapidement frappé à un mur: impossible de créer un compte pour enfant avec Google au Québec….

Google offre bel et bien un service de compte pour enfants de moins de 13 ans mais celui-ci n’est pas conforme aux législations québécoises. Il m’était donc impossible de l’utiliser, même après de nombreuses démarches auprès du service à la clientèle. Il faut d’ailleurs noter que si Android est à la base un logiciel libre, l’expérience que la plupart du monde vit avec cette plateforme est beaucoup plus fermée, les services de Google n’étant après tout pas tous sous licence libre.

Finalement, ayant aussi quelques vieux iPhones à portée de main, j’ai tenté la création d’un compte pour enfant. Quelques minutes plus tard, les appareils étaient fonctionnels et nous pouvions suivre leur glycémie même à distance, ce qui nous permettait d’être beaucoup plus proactifs dans nos interventions sur leur état de santé.

Pour faciliter la gestion de tous ces appareils, j’ai donc moi aussi changé pour un iPhone.

L’expérience a été relativement transparente, la majorité des applications étant maintenant disponibles sur les deux plateformes, contrairement à il y a quelques années. De plus, iOS est devenu beaucoup plus flexible avec le temps, permettant de mieux personnaliser l’expérience de l’utilisateur.

Il reste quelques petits points un peu plus rigides, comme la fonction “Ne pas déranger”, qui ne laisse pas autant de contrôle au niveau du comportement d’applications spécifiques.

Néanmoins, je suis bien heureux de pouvoir compter sur ces différents appareils pour aider nos garçons dans la gestion de leur diabète.

Et la technologie continue d’évoluer, introduisant de plus en plus de concepts intéressants comme l’arrêt automatique de l’insuline lorsque l’un d’eux est sur le point de tomber en hypoglycémie et bientôt, je l’espère, l’augmentation de l’insuline lorsque ceux-ci seront en hyperglycémie.