L'équilibre
2019-02-16 - Écrit par Guillaume Charest
Dans mon précédent billet, je mentionnais que ça prenait tout un village pour qu’une famille puisse arriver à fonctionner avec un enfant diabétique.
Une autre chose qui est nécessaire est de pouvoir bénéficier d’un bon équilibre travail-famille. Tous les emplois ne permettent pas autant de flexibilité. Par exemple, ma conjointe fait de longues heures et je me retrouve régulièrement seul avec les trois enfants les soirs de semaines et les fins de semaines. En revanche, il lui arrive parfois d’avoir une journée de libre durant la semaine ce qui aide beaucoup pour la planification familiale.
Mon emploi étant en technologies de l’information et largement basé sur la coordination de groupes de travail répartis partout au Canada, je peux donc facilement travailler de n’importe où, à n’importe quelle heure. De plus, ma directrice est très à l’aise avec les technologies et a une approche de travail très similaire à la mienne, c’est-à-dire la collaboration avec de multiples équipes réparties à travers le monde et via les technologies du Web. Ce faisant, elle me supporte beaucoup lorsque j’ai besoin de travailler à partir de la maison.
Chaque fois que je fais du télétravail, je sauve entre 2h et 2h30 de transport par jour (le trajet nécessite entre 1h et 1h15 entre la maison et le bureau). C’est très notable lorsqu’arrive le temps d’aller chercher les enfants un soir où ma conjointe travaille…
Routine amplifiée
Pour ceux qui ont de jeunes enfants, vous savez combien la routine est nécessaire afin de minimiser les crises, les complaintes, les chicanes… Bref, pour éviter l’apocalypse familiale quotidienne.
Hors, en partant du bureau à 15h45, je réussis à arriver à l’école du plus vieux pour 17h00 et ensuite passer ramasser les deux plus jeunes à la garderie pour finalement arriver à la maison à 17h30.
Inutile de dire qu’à ce moment-ci, je suis vraiment très heureux que le souper soit à réchauffer et non à cuisiner… Car, en effet il faut planifier à l’avance sinon c’est l’enfer!
Donc, il faut préparer les portions, réchauffer les plats et servir les plus jeunes en premier afin de les sortir de la cuisine. Parce que rendu à ce point, il faut préparer le repas au complet du plus vieux, qui est diabétique.
Alors c’est l’énumération des aliments qu’il va prendre, la pesée, le calcul suivi de l’injection.
Lorsqu’arrive le temps de m’asseoir pour manger mon assiette à moitié réchauffée, les plus jeunes ont généralement déjà fini et il faut maintenant servir une seconde portion ou le dessert. J’imagine ici la maman et le papa oiseau devant les bébés piaillant sans cesse…
Bref, c’est essoufflant! Mais ce n’est pas fini…
En prenant une petite minute, je réussis à ramasser la moitié de la vaisselle et la cuisine. Pas le temps de tout finir, il est déjà rendu l’heure de préparer la marmaille pour le coucher!
On monte, brosse les dents, met les pyjamas. Hop, un peu de lecture et il faut déjà redescendre pour préparer la collation du plus vieux. Et oui, c’est nécessaire pour qu’il puisse passer la nuit sans faire d’hypoglycémie.
Pendant qu’il mange, je couche le bébé, passe 5 minutes avec le grand de 3 ans et demi, retourne en bas pour vérifier l’injection de l’insuline à longue action puis on remonte pour le dodo. Quand ça coopère!
Les enfants “dorment”, je finis de ramasser la vaisselle et la cuisine. Si tout s’est bien déroulé, il est maintenant 20h00. Si…